J'me présente, je m'appelle Henry.
Non plus sérieuse, née en 1989 dans la métropole lilloise, j'ai été diagnostiqué à ma naissance, j'avais déjà 2 cas connu dans ma famille, une tante et une cousine. Rien n'a été mis en place, les médecins ayant dis à ma mère de me laisser faire ma croissance tranquille.
J'ai toujours était la plus grande de ma classe et vers l'âge de 12 ans sans savoir pourquoi ma mère m'a dit, "il faut qu'on discute", j'ai toujours était la petite comique, mais là vu son air grave je me suis dis, oula il y a quelque chose de grave. Je n'avais vu cet air qu'une fois auparavant, c'était pour m'annoncer son divorce 4 ans plus tôt. Elle m'a annoncé que je n'était pas une fille comme les autres, que j'avais une maladie rare, que je n'aurais jamais mes règles et jamais d'enfant. Je suis restée de marbre face à ces explications, elle en larme, ce n'était pas que je n'avais pas compris, mais j'ai su que rien ne serait plus comme avant.
Dès ce jour, je me suis renfermée sur moi même, me posant beaucoup de questions et n'ayant pas de réponse, qu'étais-je, que ferais-je de ma vie si je ne pouvais pas avoir d'enfant, personne ne voudrait de moi, je me voyais déjà comme ma tante atteinte à finir ma vie seule. J'en voulais et d'ailleurs j'en veux toujours à ma mère, pourquoi ne m'avait-elle pas annoncé cela plus tôt, je l'aurai sûrement mieux intégré. Sous le poids de toutes ces questions, j'ai fait une dépression à l'âge de 14 ans, période sombre où j'ai coupé les ponts avec mon géniteur, mon petit copain de l'époque qui me quittait quand je lui annonçais ce que j'avais. Le temps passa et les questions persistèrent mais je n'osais rien demandais, car je savais que j'allais revoir ma mère pleurer, qu'elle allait vouloir me prendre dans ses bras, ce que je me refusais, en effet depuis l'Annonce, personne ne pouvait me toucher sans que je me gratte à l'endroit où l'on me touchait.
Le temps continuait son chemin et ma tante atteinte décéda d'un cancer peu après ma dépression, je n'ai pas versé une larme durant ce moment, voulant paraître forte, je ne voulais plus montrer mes émotions (inconsciemment bien sûr, je ne me retenais nullement) d'où mon surnom qui apparut de la bouche de ma mère "cœur de pierre". J'en étais là, j'allais étudier et en rentrant j'allais m'isoler, seule.
Puis un jour j'ai découvert internet, je devais avoir 16 ans et demi, ce fut une véritable révolution pour moi, j'ai cherché longtemps longtemps la réponse à toutes mes questions (je crois bien que j'ai fait toutes les réponses google du syndrome
), à l'heure où les filles se découvraient, pour ma part je cherchais à savoir si un jour je pourrait découvrir l'amour mais aussi l'amour charnel.
Arrivée à 18 ans, je connus ma première relation, qui me fit rapidement comprendre que j'avais un vagin, soulagement...
A 19 ans, les gonades furent confirmées. Cet âge où je connus l'amour, le vrai celui qui dure toujours
, il me soutient et connait tout de mon syndrome, il m'aide à remonter la pente, je me vois (presque) belle dans ses yeux. Malgré cela, en ce moment la maladie me fait pas mal cogiter à cause de l'insistance de mon médecin à vouloir que je fasse des examens, l'opération je ne veux pas vraiment en entendre parler, pour moi elle n'a que des inconvénients, mais aussi au fait que je vois des poupons apparaître partout autour de moi. Je sais bien que l'adoption est toujours possible, mais avec les conditions à remplir notamment pour l'âge, les tests à passer, j'en viens à me demander si cela sera possible un jour (quand on voit toutes ces femmes qui maltraitent leurs enfants et nous qui devrions passer des tests alors que je suis sûre que l'on serait de meilleures mères qu'elles). Voilà ces derniers temps, le cœur de pierre est devenu ultra sensible, malgré le fait que je tente de me contenir, je craque parfois.
Le sentiment d'être un alien, un monstre me traverse parfois, comme l'erreur de la nature à gommer (si mon chéri lit cela, il va encore me rouspéter je le sens), je pense que vous êtes déjà dis cela un jour où l'autre. Mais nous devons nous sortir cela de la tête, nous sommes normales ou presque (voila il sera plus content en lisant ça ^^).
Si vous avez des questions n'hésitez pas surtout